Observatoire de la mobilité : les résultats d'une nouvelle édition repensée
En 2023, l'Observatoire de la mobilité a été totalement repensé pour cibler et analyser les principaux leviers permettant de convertir le maximum d’urbains à l’utilisation des transports publics. Cette nouvelle étude s'appuie sur un nombre de répondants beaucoup plus important, pour des résultats plus significatifs.
Cette nouvelle édition est guidée par trois questions centrales :
- Pourquoi, dans certaines situations, il n’y a pas plus de reflexes à l’usage des transports publics ? Quels sont les freins à ces reflexes ?
- Quelle est la place des transports publics dans le questionnement lié au report modal ?
- Et quels sont les leviers d’action selon différents scénarios et situations ?
Méthodologie : plus de 4 000 urbains interviewés
L'échantillon de cette étude est de 4007 répondants, âgés de 18 ans et plus résidant dans des agglomérations de 20 000 habitants et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, région et taille d’agglomération).
Les interviews ont été réalisées on-line sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 14 au 26 juin 2023.
En synthèse, les grands enseignements
↪ Quel est le potentiel du report modal chez les automobilistes ?
8 urbains sur 10 possèdent une voiture, et plus de la moitié des personnes qui en possède une l’utilise généralement seul.
- 41% des urbains utilisent la voiture et n’utilisent pas les transports publics. Sur ces 41%, 35% déclarent qu'ils pourraient passer aux transports publics.
- 21% des utilisateurs de voiture déclarent qu’il serait assez facile ou très facile de s'en passer
- 35% d'entre eux déclarent qu'il leur est impossible de s’en passer.
- Enfin, parmi ceux qui estiment difficile ou impossible de se passer de la voiture (79%), 22% seraient prêts à déménager pour moins en dépendre.
Tous ces utilisateurs de la voiture représentent un vivier d’urbains en mesure de passer aux transports publics
💥 L’offre, l’offre et l’offre
Les résultats permettent de mesurer l’effet des leviers qui favoriseraient l’usage des transports publics. En l’occurrence, l’amélioration de l’offre est un levier majeur :
- 74% des utilisateurs de voiture considèrent qu’une offre de transport insuffisante est le premier frein du recours aux transports publics.
Et l’offre est un motivateur plus puissant que la contrainte :
- 52% des interviewés pourraient passer aux transports publics si l’offre s’améliorait, tandis que 47% pourraient y passer avec un alourdissement des contraintes publiques (ZFE notamment).
👀 L’offre, oui, mais sa perception aussi
Les réseaux qui offrent le plus de transport public (en km/hab) enregistrent un taux de perception positive plus importante.
- 8 urbains sur 10 déclarent avoir accès à au moins un transport public à pied -majoritairement le bus, perçu comme un mode plus accessible.
- La moitié des urbains indiquent avoir accès à un transport public à moins de 5 minutes de chez eux.
- 83% des interviewés sont à moins de 15 minutes à pied d’un arrêt de transport public.
🛒 L’essayer, c’est l’adopter
- Les utilisateurs de transport public ont une perception plus positive (+7,5 points en moyenne) des réseaux de transport public que l’ensemble des interviewés.
- Les franciliens ont une meilleure image des transports publics que les habitants de province (le taux d’utilisation des transports y est bien plus élevé).
🚀 Passer à l’acte
Si 2/3 des urbains peuvent envisager les transports publics pour leurs déplacements du quotidien, ils ne sont qu’1/3 à les utiliser.
- Ce qui guide le choix d’un mode de transport ? La sécurité (délinquance, incivilité) (78%), la rapidité (77%) et le coût (69%).
- Les deux raisons principales pour lesquelles les non-utilisateurs de transports publics ne passent pas à l’acte, sont d’une part le fait qu’ils ne les envisagent pas, et d’autre part le fait qu’ils n’y ont pas accès.
🎫 La gratuité, fausse bonne idée
L'étude a permis de déterminer le poids de différents critères qui jouent sur l'usage ou non-usage des transports publics.
- Le fait que l’on ne se sente pas en sécurité dans les transports, ou que leur coût soit trop élevé, a peu d’impact sur l’usage ou le non-usage des transports.
- En revanche, la perception de la fluidité, de la fréquence, de la ponctualité et de l’amplitude horaires, -incompatibles avec la gratuité-, ont un effet important sur l’usage ou le non-usage.
☘ L’écologie, pas le présent, mais l’avenir des transports publics ?
Le poste de consommation qui, selon les interviewés, a le plus d’impact sur l’empreinte carbone, est celui de la mobilité et des déplacements.
- Pour autant, la prise de conscience écologique n'est un critère qui déclenche le passage aux transports publics que pour 13% des urbains.
- Ce phénomène prend toutefois de l’ampleur (+10 points entre avant et après 2018).
- Les idéaux de liberté et de confort qui sont traditionnellement associés à la voiture sont en perte de vitesse chez les jeunes.
Contacts :
Juliette Fraile, directrice de la communication de l'UTP : jfraile@utp.fr