IDÉE N° 22 reçue Réduire la place de la voiture pénalise les petites et moyennes villes. Vraiment? Je ne vais pas réserver une voie aux bus ni limiter le stationnement, sinon je signe la mort des commerces! ” Par un maire Réduire la place de la voiture au profit un abonnement de transport collectif coûtant d’autres modes comme les transportsen moyenne 20 fois moins cher à l’année qu’une74 % publics ou les modes actifs suscitevoiture, à nuancer selon le coût du stationnement toujours de l’inquiétude, notammenten centre-ville variable selon les politiques en sur la crainte de désertication des centres-fi place. villes au prot de commerces situés en périphériefi• Un bénéfice pour le commerce: les achatsdes clients se rendent des villes. Cependant, les expériences de pié-des piétons ou usagers des transports collectifsdans les commerces à pied, tonnisation des centres-villes, et la mise en placetendent à être plus fréquents et leur panierà vélo ou en transports en de transports publics adaptés (parking relais etmoyen supérieur. Cela s’explique par le tempscommun dans les grandes navettes de centre-ville par exemple) tendent àgagné en flânerie, en exploration propice à la agglomérations montrer plutôt l’inverse. Le mythe du « no parkingconsommation dans les commerces locaux. – no business » est mis à mal par l’examen des• Un gain de qualité de vie: moins de bruit, de modes de déplacement des personnes réalisantpollution qui rend agréable la promenade en leurs achats en centre-ville. D’une part car la centre-ville. Il apparaît donc essentiel d’accompagner la ré- part des clients de commerces de centre-ville uti-La clientèle des commerces centraux est ma-appropriation de la voirie par les transports col- lisant la voiture est surestimée: dans les grandesjoritairement une clientèle de la ville même oulectifs et les modes actifs avec des politiques agglomérations, 74 % des clients se rendentson immédiate périphérie: dans les grandespubliques adaptées. Cela passe aussi, évidem- dans les commerces à pied, vélo ou transportsvilles, 84 % des habitants de la ville-centre achè-ment, par une politique du commerce favorisant en commun. Ce chiffre est de 49 % dans lestent majoritairement dans cette même ville-le centre-ville en limitant les installations de villes moyennes.32 centre, pour 15 % de résidents de la périphérie.commerces en périphérie, accessibles plus fa- De fait, les expériences de piétonnisation,Dans les villes moyennes (de 10000 à 100000 ha-cilement en voiture. lorsqu’elles sont initiées par des villes souhaitantbitants), on observe globalement une tendance repenser leur stratégie commerciale, sont souventsimilaire: 25 % seulement des habitants de la32. Cerema. favorables au commerce. Car en effet, les avan-périphérie consomment majoritairement dans33. Source: Base unifiée des enquêtes ménages-déplace- tages sont nombreux: la ville-centre. Les achats sont donc majoritai-ments, 2017. Mobilité et commerces quels enseignements • Un gain de pouvoir d’achat pour les usagers:rement réalisés à proximité du domicile.33des enquêtes déplacements? Cerema, CC BY-NC-ND). 24 IDÉES REÇUES 29 L’UTPF - Le décodeurdu Transport Public